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"Les pierres sont le chant du silence"

lundi 29 mai 2017

Méditer avec les pierres: Un chemin vers la paix intérieure

 

MÉDITER  AVEC  LES  PIERRES:

UN  CHEMIN  VERS  LA

PAIX  INTÉRIEURE




   En occident, la méditation a longtemps été une notion un peu suspecte, liée peu ou prou à la philosophie bouddhiste.
  Peu de gens la pratiquaient.



  Ces dernières années, elle a pris un essor fantastique.


  Nos pays reposent depuis des décennies sur un socle très puissant.
  En voici les composantes principales: consommer, se divertir, travailler.



  En soi, ces trois choses ne sont pas mauvaises. Mais on a voulu en faire le leitmotiv de l'idéologie dominante, laissant bien peu de place à des activités rapprochant l'homme de sa vie intérieure.
    Il s'est ainsi retrouvé très éloigné de ses aspirations véritables.


  


   Comment les injonctions matérialistes nous éloignent-elles sournoisement de l'essentiel?


    Nous sommes tentés d'acheter de plus en plus d'objets, qui nous sont vantés comme étant indispensables, au moyen d'une publicité omniprésente et de plus en plus agressive.
     L'économie de nos pays dits riches  repose entièrement sur cette consommation de masse.
    Avec pour corollaire un gaspillage monumental.



    Notre désir de posséder devient sans limite, et pour finir, plus rien ne nous satisfait réellement. Nous voulons gagner plus d'argent pour acheter plus de confort. Et nous devenons esclave des diktats sans cesse renouvelés de la mode, de ce que nous croyons indispensable.


   Les loisirs, quant à eux, sont de plus en plus élaborés, coûteux et sophistiqués. Il y a mille manières de se divertir, le choix est immense. On est à la recherche de toujours plus de sensations, toujours plus de dépaysement.


     Quant la morosité nous gagne, au lieu de nous tourner vers notre être intérieur pour chercher à comprendre, nous nous jetons dans de nouvelles activités. Surtout ne pas céder à la tristesse et à la mélancolie. Le divertissement de masse s'empresse de nous éloigner d'une quelconque introspection. Nous fuyons notre vie.


     Le tourisme est devenu une immense industrie, tentaculaire. Rien n'est trop beau pour se donner le grand frisson.
     La Terre souffre terriblement de l'exploitation massive qui lui est imposée.
    Plus question de se contenter d'un simple voyage à quelques dizaines de kilomètres, les vacances se doivent d'être exceptionnelles.
    Là aussi notre soif de sensations est devenue inextinguible.



    Pour finir, bien des gens deviennent blasés, plus rien ne les étonne vraiment. Ils se contentent d'accumuler les expériences, leur enthousiasme s'émousse. Le dégoût de vivre les menace.
    Vivre dans la superficialité leur évite de se pencher sur leurs  véritables problèmes. Tout cela les tient à peu près debout. Jusqu'au jour où...





  Quant au travail, il a été érigé comme LA seule vraie valeur de notre existence.
   Ne pas travailler constitue un affront intolérable dans cette société où il faut impérativement "gagner sa vie". Dès qu'un enfant est en âge de comprendre, c'est la première chose qui lui est inculquée.



    Gagner sa vie? Et pourquoi pas VIVRE, tout simplement?


    Les gens sont prêts à travailler jusqu'à l'absurde, même s'ils sont usés et épuisés. D'ailleurs c'est ce qui arrive le plus souvent. Il convient de noter que plus les métiers sont physiques et usants, moins ils sont payés.
    La retraite à laquelle on aspire durant plus de 40 ans, vient quand le corps n'en peut plus. Les seules années où on va enfin "vivre à fond" sont celles où nous n'avons plus la santé. Nous avons consacré nos plus belles années à nous éreinter pour préparer une retraite "dorée"...à moins que la mort ne vienne frapper "plus tôt que prévu"?



    Par ailleurs, la souffrance au travail est devenue énorme, les conditions de compétitivité et de rendement créent un stress tel que de très nombreuses personnes, soucieuses de répondre à toutes les attentes de leur employeur, ou n'ayant tout simplement pas d'autre choix que de tenir la cadence, finissent par être victimes du fameux burn out. Qui n'est toujours pas considéré comme une maladie professionnelle, terrible ironie!


     En réalité, l'épuisement professionnel est le plus souvent d'une extrême gravité, et ce d'autant plus que la personne aura nié ses besoins de repos et se sera donnée corps et âme à son travail. Les dégâts sont énormes, il faut souvent plusieurs années pour se rétablir.


   Alors les sacrifiés de toute cette compétition incroyablement inhumaine viennent grossir le rang des "assistés", comme on les appelle très cruellement. Ceux que ce système impitoyable a laissé sur le bas-côté.
    Ils reprennent le travail tant bien que mal, à mi-temps thérapeutique, voire justifient d'une invalidité, et supportent leur handicap comme ils le peuvent.



    Ou alors ils sont au chômage et subissent l'ostracisme terrible de la société, à commencer par celui de leurs proches. Ils sont accusés d'être paresseux, de ne pas vouloir se battre, de "végéter".


    Pour les autres, ceux qui pour l'instant tiennent bon, il n'est pas rare que le travail devienne une véritable addiction. Ils occupent deux, trois emplois. Et sacrifient inévitablement d'autres domaines importants, la famille, par exemple.


   Le grand paradoxe est que peu de gens font vraiment le métier qu'ils aiment.
   L'ennui terrible du travail répétitif et peu gratifiant peut aussi conduire tout bonnement à un état dépressif.



   Quant on veut changer de métier, et faire ce qu'on aime réellement, commence alors un véritable parcours du combattant. Moi-même, il m'a laissé exsangue.


    Cette description est certes relativement sombre. Mais si vous avez des yeux pour voir, vous constaterez qu'elle n'est en rien exagérée. C'est la réalité de millions de gens.




   Une très longue introduction pour en venir à la méditation.


   Vous aurez toujours une occasion de FAIRE. Mais si vous voulez ÊTRE, et vivre VOTRE VIE, la méditation me paraît une étape incontournable.


   La méditation, c'est avant tout trouver un peu de calme, un peu de repos pour se consacrer à son propre bien-être.
   Un moment loin du tumulte quotidien. Un espace de sérénité consacré à la personne que nous oublions trop souvent. Que nous plaçons en dernier, même.
   Il s'agit de nous-même.



   Oublier nos besoins de repos, de calme, de nature, de rire, de tendresse, de nourriture, de sommeil,  c'est oublier que cette machine extraordinaire, cette mécanique ultra-complexe et parfaite qu'est notre corps, ne peut pas fonctionner en surrégime indéfiniment.
    Tôt ou tard, nous finissons par le payer. Et chèrement, parfois.



   Prendre soin de soi, de son corps, est ESSENTIEL

 


   Méditer peut s'avérer ardu, surtout si l'on a pas l'habitude de consacrer un peu de temps pour s'occuper de soi, pour ne rien faire, en quelque sorte. Mais ne rien faire, c'est un beau trésor en voie de disparition!...


   J'ai connu dans ma vie les années où je vivais à cent à l'heure.
J'ai connu l'excès de travail, de divertissements, d'émotions, l'excès de tout, en somme.
   Mes pensées envahissaient mon esprit et tournoyaient dans ma tête, jusqu'à "perdre la boule".



   Trop souvent, on croit que méditer, c'est arrêter les pensées, "faire le vide".
   C'est IMPOSSIBLE!



   On ne peut pas arrêter les pensées! C'est une croyance tenace.


    Certes, on ne peut pas les arrêter, mais la méditation aide à les ralentir et à les clarifier.
    Pour trouver la paix du mental, il faut pratiquer un certain temps, des années, même.



    Apprendre à PERSÉVÉRER.




    La véritable discipline, ce n'est pas de s'imposer des actions rigoureuses et d'être inflexible et rigide!


   La discipline peut être simple et amicale.
   S'offrir une demi-heure dans la journée pour méditer, ou tout simplement faire quelque chose qui nous fait du bien: profiter d'une promenade printanière, jouer d'un instrument, chanter, lire un livre qui nous passionne, peindre, broder, écouter une sonate de Mozart, faire du vélo, marcher au hasard des rues, écrire dans son journal de bord, rédiger une lettre ou un poème, confectionner une tarte, cueillir quelques fleurs...



   Comprenez bien que ce sont des choses simples, que vous aimez faire, sans esprit de rendement ou de compétition, des activités qui vous font du bien, à travers lesquelles vous prenez une pause.
   Cela permet de réfléchir aussi, de faire le point, ou tout simplement de rêvasser... On oublie comme il est important de rêvasser!
   Cela implique qu'on a le temps, qu'on peut même s'offrir le luxe de s'ennuyer un peu...





  ...et j'en arrive au cœur de mon article: méditer avec les pierres!


   Je décrirai deux manières de faire que je pratique.


   Contempler une belle pierre est une manière de méditer.
   Prenez-la dans vos mains, ressentez sa douceur, ou sa rugosité.
Observez ses couleurs, ses reflets, sa transparence.



     Sentez combien elle pèse dans votre main. Humez son odeur, y en a-t-il une?
    Regardez ses défauts, ses anfractuosités, comment elle est architecturée.



  Puis fermez les yeux.




   Sentez si quelque chose s'éveille en vous. Une chaleur, un frissonnement.
   Des picotements.
   Une émotion, des images...



    Laissez les pensées passer, sans vous faire violence. Si c'est un moment où les pensées se bousculent, ne vous jugez pas. Ne cherchez pas à être un champion de la spiritualité!  ;-)


  La pierre vibrante dans vos mains vous apporte tout ce que vous devez recevoir. Elle vous le donne généreusement. Elle entre en résonance avec vous.


  Détendez-vous le plus possible et écoutez ce qui se passe en vous. Notez la teneur de votre vie intérieure aujourd'hui.
   Vous êtes négatif, anxieux? Acceptez-le.
   Vous êtes serein, apaisé?
Profitez-en!



  Respirez profondément.


   Si vous avez mis de la musique, faites-en un repère pour connaître approximativement la durée de cette méditation.
   Au début 5 minutes suffisent. Vous pouvez augmenter par la suite. Un quart d'heure, une heure...



   Ne prenez pas cela pour un échec si vous n'êtes pas parvenu à vous concentrer. Notez au fur et à mesure vos progrès.
    Vous pouvez refaire cette séance régulièrement.



    Le faire tous les jours peut être bien, mais ne devenez pas inflexible avec cela. Si vous vous forcez à méditer, cela n'a pas la même efficacité, à mon avis.
   Pour bien méditer, il faut EN AVOIR ENVIE!





  Une autre possibilité, assez proche, est de s'assoir dans un fauteuil, avec ou sans accompagnement musical.
   Vous pouvez poser quelques pierres sur vous. Une dans chaque main, une sur le ventre, une sur chacune de vos cuisses, une entre vos deux pieds, par exemple.



   Les pierres noires ou brunes sont très bien pour l'ancrage. Mettez-en sur le sol entre les pieds.


  Restez ainsi un moment, en étant attentif à votre ressenti.
   Il peut m'arriver de rester plus d'une heure ainsi, dans un abandon merveilleux. Bien souvent je m'endors.



    Cette méditation peut être très intense, selon les pierres que vous utilisez. Allez-y graduellement, ne prenez pas des pierres trop puissantes au début.


   En fait, la méditation est aussi un soin. L'énergie cristalline vient irriguer notre corps et nos corps subtils.


   Je trouve cette méthode merveilleuse pour se relaxer et lâcher prise.




   On peut aussi s'allonger et mettre des pierres sur le corps, à l'endroit des chakras ou même autour de soi.
    Cela peut être très intéressant.



    Personnellement, je n'ai jamais expérimenté cette méthode.




  Je voudrais vous dire à l'issue de ce long développement une chose qui me paraît importante.


  Vous pouvez faire de votre vie une méditation.


  En étant pleinement présent à ce qui arrive autour de vous, que cela soit agréable ou pas.
  Cela peut être difficile au début, car nous avons tous tendance à nous perdre dans des réflexions, des culpabilités et des regrets autour du passé, et de faire des plans sur la comète pour imaginer notre avenir. Nous allons faire ceci, et puis cela...et finalement nous ne faisons rien du tout.



   En apprenant à observer ce qui nous entoure, et à prendre conscience de nos pensées, de nos jugements, et de nos peurs, nous allons vivre de plus en plus dans le présent.
     Nous sommes plongé dans la vie sans refouler sans cesse ce qui nous dérange.



    Ce n'est pas une lutte, c'est plutôt un chemin de compassion envers soi-même.
    Apprendre à nous pardonner "d'être encore si imparfaits", de chuter si souvent en nous laissant rattraper par les jugements, les critiques, les pensées négatives.



    Par cette manière de revenir au présent en douceur, en évitant au maximum de nous juger, nous sommes au fil des expériences, plus centré, plus aimant, plus tolérant avec les autres et avec nous-même.


   C'est le meilleur chemin que je connaisse.
    C'est du moins celui qui me convient.



   S'en vouloir et s'imposer des disciplines strictes me paraît inutile et n'apporte que plus de confusion.


  C'est par l'amour que nous atteignons l'amour.




  Aujourd'hui je ne ressens plus le besoin de méditer.


  Je vis pleinement ce qu'il m'est donné de vivre.
  Je vis une journée à la fois. Une chose à la fois.



   Quand l'épreuve se présente, je tente de garder la même ligne. Rester dans la gratitude. Être conscient que les choses pourraient être encore plus difficiles.
    Attendre patiemment que le soleil revienne...et il revient toujours!



    Je suis loin d'être parfait, mais j'accepte d'être imparfait. Pendant longtemps je voulais désespérément gommer mes imperfections.
   Je me suis rendu compte que cela me conduisait à me renier.



   Alors maintenant j'accepte d'être imparfait.
   Et cela m'a libéré d'un grand poids!



   La vie est parsemée de mille imperfections. Cela nous rappelle que tout est en évolution. Cela nous aide à rester humble.


  Regardez les pierres: aucune n'est exempte d'imperfections.
   Et cela ne les empêche pas d'être d'une beauté exceptionnelle!







  


Jérémie, le 19 mai 2017